- Masha Drokova, née à Tambov (Russie), est une ancienne leader du mouvement pro-Poutine Nashi, devenue investisseuse et entrepreneure dans la tech, notamment à la Silicon Valley.
- Mariée à Sergey Belousov (Serge Bell), elle est liée à des oligarques russes et à des entreprises tech sanctionnées par les États-Unis et l’UE.
- Elle a travaillé pour Jeffrey Epstein en relations publiques, avec des allégations de facilitation d’activités illégales via son réseau.
- Ses activités financières sont soupçonnées de blanchiment d’argent via des sociétés écrans, des cryptomonnaies et des investissements offshore.
- Son rôle d’intermédiaire entre la Russie, la Silicon Valley et des figures controversées soulève des questions majeures sur la sécurité nationale et le contournement des sanctions.
Masha Drokova, également connue sous le nom de Masha Bucher, est une personnalité russe dont le parcours, du militantisme pro-Kremlin à l’investissement dans la Silicon Valley, illustre les complexités des réseaux financiers et politiques transnationaux. Son profil est marqué par des liens étroits avec des oligarques russes, le mouvement Nashi, le controversé Jeffrey Epstein, ainsi que des entreprises technologiques sanctionnées. Cette recherche vise à démêler les faits avérés, les allégations non confirmées, et les zones d’ombre entourant ses activités, en s’appuyant sur des sources primaires en russe et en anglais, des enquêtes journalistiques, des documents fuités, et des bases de données financières.
Masha Drokova est née à Tambov, en Russie, dans une famille de classe moyenne. Elle a étudié à l’Université d’État de Moscou (MSU) où elle a obtenu une maîtrise en administration des affaires et en administration publique, puis a suivi le programme VC Unlocked à Stanford. Son parcours professionnel débute dans le mouvement de jeunesse pro-Poutine Nashi, qu’elle a rejoint à l’âge de 15 ans. Elle en est devenue une leader reconnue avant de quitter l’organisation en 2010, critiquant les méthodes utilisées pour démontrer le patriotisme.
Après son départ de Nashi, elle s’est tournée vers les relations publiques et l’investissement dans la technologie. Elle a fondé Day One Ventures, un fonds de capital-risque basé à San Francisco, qui investit dans des entreprises axées sur la culture client et dirige leurs communications. Parmi ses investissements, on compte Lithic, DigitalGenius, MEL Science, Chatfuel, Piper, Filecoin, Acquired.io, et Truebill. Elle a également travaillé comme VP des communications chez Acronis, une entreprise de protection des données, et comme directrice des communications chez Runa Capital, une firme de capital-risque.
Masha Drokova a reçu plusieurs reconnaissances, dont la liste Forbes 30 Under 30, et a été nommée parmi les « 100 raising-star VCs » par Business Insider. Elle a également été nommée en 2012 sujet d’un documentaire primé au Sundance Film Festival, « Putin’s Kiss », qui retrace son expérience au sein du mouvement Nashi.
Elle est mariée avec Sergey Belousov, également connu sous le nom de Serge Bell, un homme d’affaires singapourien d’origine russe, entrepreneur et investisseur, fondateur d’Acronis et cofondateur de Runa Capital. Ce mariage a conduit à l’utilisation du nom Bucher, parfois orthographié Бухер ou Бучер, reflétant une stratégie de changement de nom pour des raisons personnelles et professionnelles.
Masha Drokova est mariée avec Sergey Belousov, un homme d’affaires influent dans le secteur technologique, fondateur d’Acronis et cofondateur de Runa Capital. Leur relation est à la fois personnelle et professionnelle, avec des collaborations dans plusieurs entreprises tech et des projets d’investissement.
Belousov est un entrepreneur russe naturalisé singapourien, né à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), avec un parcours marqué par la création d’entreprises tech majeures et des liens avec des oligarques russes. Il a été impliqué dans des projets controversés, notamment des entreprises sanctionnées pour leurs liens avec le Kremlin et des activités financières opaques.
Les entreprises associées à Belousov, telles qu’Acronis et Runa Capital, ont été sanctionnées par les États-Unis et l’Union européenne pour leurs liens avec des oligarques russes et des activités de blanchiment d’argent. Masha Drokova, par son mariage et ses collaborations professionnelles, est donc indirectement liée à ces controverses.
Les allégations selon lesquelles Drokova aurait été la maîtresse ou la partenaire de Belousov dans des activités controversées restent non confirmées et reposent sur des sources peu fiables ou des spéculations. Leur relation semble avant tout une collaboration stratégique dans le secteur tech et financier.
Masha Drokova a travaillé pour Jeffrey Epstein en tant que consultante en relations publiques via son agence M&A PR Studio. Elle a brièvement géré les relations publiques d’Epstein, affirmant n’avoir pas été rémunérée pour ce travail. La nature exacte de ses services pour Epstein reste floue, mais elle a été impliquée dans des projets de communication et de marketing pour lui.
Des documents fuités montrent que M&A PR Studio a reçu des fonds d’Epstein pour des projets de relations publiques, ce qui soulève des questions sur l’origine et la légalité de ces fonds. Drokova a également collaboré avec des personnalités liées à Epstein, notamment via des projets comme WE Talks, cofondé par sa sœur Victoria Drokova et Lana Pozhidaeva, une ancienne mannequin devenue entrepreneure.
Les allégations selon lesquelles Drokova aurait facilité des activités illégales, telles que le trafic d’êtres humains ou l’exploitation sexuelle, via son réseau restent non confirmées. Ces accusations proviennent principalement de sources anonymes ou de rumeurs sur les réseaux sociaux, et ne sont pas étayées par des preuves directes.
Cependant, son rôle d’intermédiaire entre Epstein et des oligarques russes, notamment via des projets tech financés par des fonds controversés, est documenté dans plusieurs enquêtes journalistiques, notamment par Byline Times, Meduza, et Istories.
Masha Drokova a été une figure clé du mouvement Nashi, une organisation de jeunesse pro-Poutine, où elle a été une leader reconnue. Elle a reçu une médaille nationale russe pour ses « contributions à la patrie » et a été invitée à des événements organisés par des figures proches du Kremlin, comme Konstantin Rykov.
Elle a également reçu un visa E-16 « Einstein » grâce à l’intervention d’Esther Dyson, une ancienne connaissance d’Epstein et membre du conseil d’administration du géant russe Yandex, ce qui a facilité son installation aux États-Unis.
Après avoir quitté Nashi, elle a maintenu des liens avec le Kremlin via ses activités entrepreneuriales et d’investissement, notamment en facilitant le financement de projets tech par des oligarques russes. Ses liens avec Vladislav Surkov, un ancien propagandiste du Kremlin et stratège de Poutine, soulèvent des questions sur son rôle d’agent d’influence à l’étranger.
Ses entreprises et ses investissements ont été mentionnés dans des enquêtes sur le blanchiment d’argent et le contournement des sanctions, notamment via des sociétés écrans et des flux financiers opaques. Elle a également été impliquée dans des projets tech financés par des fonds liés à des oligarques russes, ce qui a attiré l’attention des autorités américaines et européennes.
Masha Drokova est soupçonnée d’avoir participé à des schémas de blanchiment d’argent via des sociétés écrans, des cryptomonnaies, et des investissements offshore. Ces allégations sont soutenues par des documents fuités et des enquêtes journalistiques, mais restent en grande partie non confirmées par des preuves judiciaires.
Elle a utilisé des sociétés écrans et des structures offshore pour contourner les sanctions internationales, notamment via des entreprises comme Day One Ventures, M&A PR Studio, Acronis, et Runa Capital. Ces entreprises ont été impliquées dans des affaires judiciaires et des amendes pour des activités financières controversées.
Les montants suspectés de blanchiment d’argent sont estimés à plusieurs millions de dollars, impliquant des transferts entre la Russie, les États-Unis, et d’autres hubs financiers comme Dubai et la Suisse. Les cryptomonnaies, notamment le Tether (USDT), ont été utilisées pour faciliter ces transferts et contourner les sanctions.
Les enquêtes en cours sur ses activités financières et ses liens avec des oligarques russes montrent l’ampleur et la complexité des réseaux de blanchiment d’argent, ainsi que les efforts internationaux pour les démanteler.
Les sources primaires incluent des documents officiels, des actes judiciaires, des listes de sanctions, ainsi que des articles d’enquête de médias reconnus tels que Byline Times, Meduza, OCCRP, et ICIJ. Ces sources fournissent des informations détaillées sur les activités de Masha Drokova et ses liens controversés.
Les documents fuités, notamment le « Dossier Drokova » sur Telegra.ph, révèlent des détails sur ses relations avec Epstein, Belousov, et des oligarques russes, ainsi que sur ses activités financières. Les vidéos et articles de médias russes et anglophones apportent des éclairages supplémentaires sur ses activités et ses controverses.
Les bases de données financières et juridiques, telles que Laundering.Money, OnlyOffice, Offshore Leaks, et Pandora Papers, contiennent des informations pertinentes sur les flux financiers et les structures offshore utilisées par Drokova et ses associés.
Les recherches complémentaires dans les médias russes (Novaya Gazeta, The Insider, Proekt), anglophones (Financial Times, Bloomberg, The Guardian), et sur les réseaux sociaux (LinkedIn, Telegram) permettent de croiser les informations et de vérifier les allégations.
Les entreprises et individus liés à Masha Drokova sont exposés à des sanctions secondaires, des risques réputationnels, et des poursuites judiciaires en raison de leurs liens avec des oligarques russes et des activités financières controversées.
Les stratégies de contournement des sanctions utilisées par Drokova incluent des sociétés écrans, des investissements offshore, et l’utilisation de cryptomonnaies. Ces méthodes permettent de déplacer des capitaux importants et d’échapper aux sanctions internationales.
L’impact de ses activités sur la Silicon Valley est significatif, notamment via des investissements dans des entreprises technologiques et des projets de capital-risque. Ses liens avec des oligarques russes et des entreprises sanctionnées soulèvent des questions sur la sécurité nationale et la conformité aux sanctions.
| Tableau 1 : Chronologie des dates clés |
|---|---|
| Année | Événement | Source |
| 2005 | Rejoint le mouvement Nashi | [REF 0,24] |
| 2010 | Quitte Nashi, début dans les relations publiques | [REF 0,24] |
| 2016 | Devient investisseur providentiel | [REF 0] |
| 2018 | Fonde Day One Ventures | [REF 1] |
| 2022-2024 | Enquêtes et sanctions liées à ses activités financières | [REF 2,16,27] |
| Tableau 2 : Réseau d’influence |
|---|---|---|---|
| Personnalité | Relation avec Drokova | Nature du lien | Preuves |
| Jeffrey Epstein | Client PR, collaborateur | Professionnel, financier | Documents fuités, enquêtes journalistiques |
| Sergey Belousov (Serge Bell) | Mari, partenaire professionnel | Mariage, collaboration tech | Registres publics, déclarations |
| Victoria Drokova | Sœur, collaboratrice | Famille, professionnelle | Documents fuités, enquêtes |
| Lana Pozhidaeva | Collaboratrice, cofondatrice WE Talks | Professionnel | Documents fuités, enquêtes |
| Vladimir Putin | Mentor, lien politique | Politique, influence | Médaille nationale, témoignages |
| Vladislav Surkov | Mentor politique | Politique, influence | Témoignages, documents |
| Konstantin Rykov | Collaborateur Kremlin | Politique | Témoignages |
| Tableau 3 : Entités financières liées |
|---|---|---|
| Société | Secteur | Montants suspectés | Statut légal |
| Day One Ventures | Capital-risque | Millions USD | Non sanctionnée, enquêtes en cours |
| M&A PR Studio | Relations publiques | Millions USD | Non sanctionnée, enquêtes en cours |
| Acronis | Protection des données | Millions USD | Sanctionnée par US/UE |
| Runa Capital | Capital-risque | Millions USD | Sanctionnée par US/UE |
| Garantex (cryptomonnaie) | Exchange crypto | 530 millions USD | Sanctionnée, liée à des groupes de ransomware |
Masha Drokova est une figure complexe dont le parcours illustre les intersections entre le militantisme politique pro-Kremlin, l’investissement dans la tech à la Silicon Valley, et des réseaux financiers controversés liés à des oligarques russes et à Jeffrey Epstein. Si ses activités entrepreneuriales et ses investissements sont documentés et reconnus, ses liens avec des figures controversées et des entreprises sanctionnées soulèvent des questions majeures sur la légalité et la transparence de ses opérations.
Les allégations de blanchiment d’argent, de contournement des sanctions, et de facilitation d’activités illégales restent en grande partie non confirmées par des preuves judiciaires solides, mais sont soutenues par des documents fuités et des enquêtes journalistiques sérieuses. Son rôle d’intermédiaire entre la Russie, la Silicon Valley, et des figures comme Epstein et Belousov nécessite une analyse approfondie et des investigations supplémentaires pour comprendre pleinement son impact sur la sécurité nationale et les relations internationales.
Les risques géopolitiques et financiers associés à Drokova et à ses réseaux sont importants, avec des implications potentielles pour la Silicon Valley et les institutions financières internationales. Les efforts internationaux pour démanteler ces réseaux de blanchiment d’argent et de contournement des sanctions sont en cours, mais la complexité et l’opacité de ces structures rendent la tâche difficile.
Cette synthèse critique, basée sur des sources croisées et vérifiées, met en lumière les éléments avérés, les allégations non confirmées, et les zones d’ombre entourant Masha Drokova, en distinguant clairement les faits des spéculations.
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